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Nouvelle session de cours d'épigraphie égyptienne en novembre 2013
Héka et magie

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De Laurence De Greef
2007-01-30
 
Bonjour à tous,
Qui pourrait m'expliquer, précisément ce que représente le Héka, dans l'ancienne Egypte? "Quand à toute forme de Héka, j'en ai la connaissance". Est-ce la magie que nous connaissons? Merci par avance.

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De Etienne Vande Walle
2007-01-30
 
Bonjour
Puis-je vous suggérer le dossier thématique du Louvre : "Heka - Magie et envoûtement dans l'Egypte ancienne" qui traite de la question en profondeur (publication de la Réunion des Musées Nationaux). Vous y trouverez une approche nuancée de la signification du terme et la référence à la stèle d'Irtysen (Louvre C14) dans laquelle ce dernier affirme : Quant à tout héka, j'en ai la maîtrise ce qui présente quelque similitude avec la locution que vous citez.

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De Anne Tissier
2007-01-31
 
Bonjour

Les actes du colloque du Louvre, excellente ridée. L'ouvrage de base incontournable est toujours, me semble-t-il, celui d'Yvan Koenig, Magie et Magiciens, Pygmalion 1994. Est-ce que ce n'est pas génial, toute cette documentation en français ?

Quant à vos citations, il me semble que c'est la même ; les variantes viennent du traducteur.

Bonne nuit à tous

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De Jean-Pierre Berthet
2007-01-31
 
Bonjour :
Voici ce qu'écrit Claude Rilly à porpos du mot heka :
"Irtysen, un sculpteur du Moyen Empire, après avoir détaillé ses compétences techniques et artistiques, proclame : " Quant à toute forme de Heka, j'en ai la connaissance ". Sculpter une statue est en effet faire œuvre de Heka, car l'Égyptien n'y voit ni commémoration, ni esthétique, mais un moyen de proroger magiquement pour l'éternité un peu de l'existence de son modèle. Tracer des hiéroglyphes est aussi faire œuvre de Heka, car la maîtrise du mot écrit confère de la puissance sur la chose décrite, et la pérennité extraordinaire du système graphique égyptien, lourd, compliqué, incommode, s'explique essentiellement par la valeur magique de cette écriture."
http://culturekiosque.com/art/exhibiti/rhfheka.htm

Ne pas oublier le pouvoir des mots et de la connaissance d'un nom par exemple. Ainsi, lorsque Rê a été piqué par un serpent sacré, il devra révéler ce "nom mystérieux que nul ne devait connaître" (Isabelle Franco) :
"Isis dit alors à Rê : "Ton nom n'est pas parmi ceux que tu m as dits. Dis-le-moi donc, et le poison sortira, car un homme revit lorsque son nom est prononcé."
Le poison brûlait de (toute) sa brûlure, il était plus fort que la cuisson du feu. Alors Rê dit : "Prête-moi tes oreilles, ma fille Isis, de telle sorte que mon nom passe de mon corps dans ton corps. Le plus divin des dieux l'a caché, pour que ma place soit vaste dans le navire des millions d'années. Lorsqu'il sera sorti de mon cœur, dis-le à ton fils Horus, en le liant par un serment divin, en ayant placé Dieu devant son regard." Et le grand dieu divulgua son nom auprès d'Isis, la Grande Magicienne.
"Écoule-toi, poison du scorpion. Sors de Rê et de l'Œil d'Horus! Sors du dieu, ô brûlant, selon mon incantation! je suis celle qui agit et je suis celle qui chasse. Va-t'en dedans la terre, puissant poison! Vois, le grand dieu a divulgué son nom. Rê vit, le poison est mort !" -Selon les mots d'Isis, la grande magicienne, la maîtresse des dieux, qui connaît Rê par son nom.
Traduction de Claire Lalouette
Textes sacrés et textes profanes de l'ancienne Égypte."
http://bubastis.be/textes/0004.html

 

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17/05/2008
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